Galerie Four Eyes
10 rue de Tesson, 75010 Paris
© Olga Stefatou
Informations pratiques
Dates d’exposition :
14 novembre - 15 décembre 2025
Transports :
Métro 11 : Goncourt / Métro 2 : Belleville
Visite sur rendez-vous uniquement avec les éditeurs ou le curateur, nous contacter à l'adresse contact@foureyeseditions.com
Exposition · 14 novembre - 15 décembre 2025
Carol Mira & Renaud Philippe, Juliette Pavy, Olga Stefatou
CE QUI DEMEURE
Trois luttes contre l’effacement
Des échos coloniaux résonnent sur trois continents.
Au Brésil, Retomada suit le combat des Guaranis pour reconquérir leurs terres confisquées.
Au Groenland, Spirals révèle la stérilisation forcée de jeunes filles inuites menée par le Danemark dans les années 1960, reconnue juridiquement seulement en 2024.
En Palestine, Born in Gaza accompagne Youssef, adolescent réfugié au Caire, qui observe l’anéantissement de son peuple.
À l’âge où l’on construit son identité, comment grandit-on quand le présent consiste en l’effacement méthodique de tout ce qui vous constitue ?
Ces trois projets partagent une même posture : donner la parole aux concernés. Les Guaranis, les femmes inuites, Youssef lui-même racontent leur propre histoire. Les photographes et auteurs amplifient des voix, mettent à disposition leurs outils pour que les sujets deviennent les narrateurs de leur propre oppression. En documentant avec des faits, des traces et des témoignages, ces œuvres rejettent la neutralité. Lorsqu’on crée, on se plonge dans le monde : si ce qu’on fait ne vient pas contrarier sa reproduction, cela participe de fait à sa perpétuation. Ces projets ne sont pas complices, mais des outils de résistance concrets. Spirals a contribué à la reconnaissance d’un crime d’État. Retomada nourrit la bataille juridique pour la restitution des terres. Born in Gaza constitue un témoignage à charge face au génocide en cours. Ces travaux parlent le langage des institutions – celui-là même que les dominants utilisent – et le retournent contre le système qui les produit.
Dans Complaint!, Sara Ahmed développe le concept de « plainte » comme acte politique et collectif. Elle écrit : « Nous pouvons nous rencontrer dans une action sans nous rencontrer en personne ». La plainte devient alors un travail fédérateur, par-delà les frontières et les temporalités. Les femmes inuites ont déposé leurs recours entre 2021 et 2024, créant un précédent juridique dont d’autres peuples peuvent s’emparer. Les Guaranis utilisent le droit, l’archive, la documentation photographique pour faire valoir leurs revendications. La voix de Youssef constitue une trace qui s’additionne à d’autres, donnant du poids à une parole collective.
Ces trois luttes ne se connaissent pas, mais elles se rencontrent dans un même refus de l’effacement. Ce qui demeure, c’est cette trace – précédent parmi les précédents, plainte parmi les plaintes, outil de libération collective.
Événements :
Vernissage de l’exposition : Vendredi 14 novembre 2025, 18h30
Plus d’informations : https://foureyeseditions.shop/pages/paris-photo-2025-programme
© Carol Mira

